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L. Akremi: Une concurrence féroce pour avoir la bénédiction d'Ennahdha

Mohamed Lazhar Akermi, ancien ministre et membre constitutif de Nidaa Tounés était l’invité de Midi Show dans sa version d’aujourd’hui, vendredi 6 mai 2016.


Lazhar Akremi a clarifié sa position actuelle au sein du parti et a tiré le bon grain de l’ivraie quant aux rumeurs qui circulent sur la création d’un nouveau parti composé par les peronnes qui se sont retirées de Nidaa.


« Dois-je rappeler d’emblée, que je suis l’un des fondateurs de Nidaa Tounés. Aujourd’hui encore et même si je me suis restiré, je garde mon titre de membre constitutif du parti. J’ai contribué à la naissance et à la progression de Nidaa Tounés jusqu’au reversement de Sousse. Depuis, on a été écarté. En ce qui me concerne, je reste à ma place. Je suis en contact permanent avec mes collègues, ceux qui ont perdu leurs qualifications après Sousse, qui ont été gelés ou écartés ou qui se sont retirés depuis que le camp pro Hafedh Caïed Essebsi a pris les reines.

 

Un projet, pas un parti

Actuellement, ce groupe précité est en train de discuter et d’évaluer la situation, ajoute Akremi. Toutefois, il n’est pas question d’un nouveau parti, mais plutôt d’un nouveau projet. Parmi ceux qui se sont retirés, certains, comme Mohsen Marzouk ont déjà bâti un parti. D’autres, sont en train d’observer et d’analyser. Parce que je dois dire que je fais partie de ceux qui ont planté « le palmier » de Nidaa Tounés. Sauf que tout observateur averti sentira que le parti a totalement dévié de ses objectifs. Il y a donc eu un échec et ceci nécessite une évaluation.

 

Si Nidaa continue sur la même lancée de Sousse, l'échec est inévitable


Dans une déclaration ultérieure, Akremi a dit qu’il n’y a plus de Nidaa tounés. Boubaker Ben Akeicha a demandé à son invité s’il maintient toujours la même vision. Et Akremi de répondre que si Nidaa maintient la même position que celle adoptée lors du renversement de Sousse, il ne peut pas réussir. « Les gens qui ont élu Nidaa Tounés sont loin d’être dupes ! Actuellement, ils sont fâchés. L’image que reflète Nidaa à présent est mauvaise. Ceux qui ont été derrière l’incident décisif de Sousse ont voulu écarter les véritables dirigeants. Nous avons prévu ceci. En ce qui me concerne, je suis allé voir le président et je l’ai mis en garde, contre l’effritement. Mais il m’a dit que non, que le parti tient. Et on a parlé de quelques éléments seulement. Et nous y voilà aujourd’hui !


Pour ce qui est du rôle qu’a joué Ennahdha dans l’effritement de Nidaa, Lakremi dit qu'Ennahdha y était pour quelque chose. "Nidaa a été là pour créer un équilibre dans le pays. Il fallait qu’il y ait une deuxième force capable de faire le poids face à Ennahdha. Le projet a justement créé cet équilibre. Sauf que la donne a totalement changé et, ironie du sort, ceux qui sont restés actifs au sein de Nidaa se disputent pour avoir la bénédiction d’Ennahdha !  Il y a une concurrence féroce pour qu’Ennahdha leur accorde leur grâce ! Et de point de vue politique, je dirais qu’Ennahdha a totalement raison de faire ce qu’il veut pour détrôner celui qui l’a politiquement battu, lui a pris la première place. Et c’est qu’a fait Ennahdha. Elle a destitué Nidaa.

Ce même Nidaa qui était un espoir, sur lequel on a beaucoup travaillé  et qu’on a détruit depuis l’intérieur. Si on fait une lecture, Ennahdha, a probablement agi de peur qu’on l’extermine. Pourtant, il faut sortir de cette logique. Ennahdha est redevable de se prendre pour la cible. Ceci est bel est bien fini ! Ennahdha fait parti de ce pays et de la vie politique tunisienne.

 

A Nidaa il manquait la démocratie

 

Aujourd’hui, ce parti d’équilibre n’existe plus. Il a été brisé depuis Sousse, et ceux qui l’ont fait sont responsables. Mohsen Marzouk, Taïeb baccouche et moi-même avons été écartés, et bientôt il y aura un autre nom. Et je dois dire que le renversement de Sousse est illégal. Mais laissons le temps au temps, et tout va devenir clair… Nidaa était multicolore il a réussi grâce aux différentes sensibilités. Il y avait des gens de gauche, de droite, des modérés. Et cette variété nous a valu 86 sièges…Toutefois, la démocratie n’y était pas au sein du parti. Rapidement il y a eu des guerres intestines pour s’accaparer le pouvoir et depuis, l’on a, hélas, signé le début de la fin.

Pour ce qui est du gouvernement et de la coalition au pouvoir, Lazhar Lakremi estime qu’il s’agit d’un accord et non pas d’une coalition. « Pour  qu’il y ait une véritable coalition, il faut avoir un plan de travail commun et des discussions selon des programmes. Or, aucune discussion n’a eu lieu.  Ils n’ont aucun plan, ni aucun programme et ne font qu’exécuter une trêve qui a été décidée depuis la rencontre de Paris !


Aucun pas véritable pour combattre la corruption

 


En quittant le gouvernement, j’ai bien déclaré que la corruption fait le pouvoir. J’ai remarqué qu’il n’y a aucune volonté véritable de combattre la corruption alors j’ai quitté mon poste ! J’étais là pour jouer un rôle. Et du moment que  j’ai senti que la direction générale est mauvaise, que je ne pourrais pas jouer ce rôle, je n’avais plus aucune raison de rester. Et je ne dit pas que les membres du gouvernement sont corrompus, au contraire ! Mais ils ne combattent pas la corruption comme il le faut. On parle toujours de la corruption d’avant 2010. Et je défie quiconque qui osera parler de la corruption qui a lieu depuis la révolution ! A présent, le pays fourmille de corruption et de corrompus et ils sont étroitement liés au pouvoir.